Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Grand Fayt, noms anciens : Fait-Castrum, 1186 , J. de Guise, XII, 339. - Fay, 1316, Le Carp. Pr. II, 43. - Fait-Castelli, 1349, pouillé de Cambrai. - Fay-le-Château. - Fay-Casteau. - Fayt-Château. - Fayt-le-Grand. - Grand-Fayt, documents divers.
Monuments : Il ne reste plus rien aujourd'hui de l'ancien château fort qui existait dans cette commune au moyen-âge.
Une statuette antique, en bronze, représentant un guerrier sauvage a été découverte, en 1861, au hameau de Campiaux.
Faits historiques : Ce village formait une paroisse du décanat d'Avesnes , en 1186.
Grand-Fayt et Petit-Fayt formèrent longtemps une seule commune désignée sous le nom de Les Fayts, mais en février 1845, ils furent érigés en communes distinctes.
Les Fayts : Il est probable que le village de Fayt doit son origine aux défrichans dirigés ou envoyés par saint Humbert, fondateur et abbé du monastère de Maroilles, ou à ceux qui, après lui, auront continué son œuvre. Ce lieu, situé dans le rayon des domaines de l'abbaye déterminé par le diplôme de Charles-le-Simple, de l'an 921, est repris nominativement dans une charte antérieure, mais de la même année, par laquelle ce prince affecte à perpétuité au service de la table des frères du couvent de Maroilles le village de Fayt, où se trouvaient alors cinq manoirs avec leurs dépendances. Le monastère ne paraît pas avoir conservé fort longtemps cette terre, puisqu'on la voit vers le milieu du 11e siècle en la possession de Wedric-le-Barbu, seigneur et fondateur d'Avesnes. Ce seigneur y bâtit un château sur une éminence entourée de bois, près des bords de l'Helpe. La forme et l'aspect des lieux ne sont plus les mêmes aujourd'hui, mais on voyait encore il y a peu d'années les restes du château détruit depuis fort longtemps.
La terre de Fayt appartenait au 13e siècle à Philippe de Hainaut, seigneur de Sebourg et d'Angre, petit-fils de Bauduin-l'Edifieur, comte de Hainaut.
Le comte Guillaume de Hainaut signa, le lendemain de Saint Barnabé 1333, le déshéritement d'un fief situé au Fayt venant de Hue, dit Allemans, et l'adhéritement de ce même fief pour être tenu du comte de Hainaut par le sire de Chin et de Busigny.
Ce lieu formait autrefois deux villages, l'un nommé Fayt la Ville ou Grand-Fayt, et l'autre Fayt-le-Château ou Petit-Fayt.
Deux forts y existaient, l'un au Grand-Fayt, l'autre au Petit-Fayt; on en voyait encore les ruines en 1789; les dernières traces en ont depuis disparu.
Un pont très-ancien existait aussi à cette époque sur l'Helpe, au Grand-Fayt, et servait de communication entre Avesnes et Landrecies avant l'établissement de la chaussée qui passe aujourd'hui par Maroilles. Ce pont a été détruit par l'ennemi le 18 avril 1794; le même jour, un combat eut lieu aux Fayts entre les troupes autrichiennes et la division française commandée par le général Fromentin. L'ennemi, durant cette action, brûla deux hameaux voisins.
Les archives les plus anciennes de ce village remontent à la date de 1698.
Les Fayts ont une population de 991 habitans, dont 158 indigens et 6 mendians.
Ils ont en superficie 1680 hectares ainsi divisés: 870 en terres labourables, 721 en prés, 8 en vergers, 1 en terrains incultes , 8 en fonds d'habitations, 50 en routes et chemins, et 11 en rivière.
On y cultive le blé, l'orge, le seigle et l'avoine. Leurs produits principaux sont le froment et l'avoine.
Les habitans de ce lieu n'exercent aucune industrie. Il y existe toutefois un moulin à farine mû par l'eau et une brasserie.
Hameaux et lieux dits : Campiaux. Outre-l'Eau. Les Aisements. La prairie de Bocquetiaux, Etoquoy.
Réalisé par l'entreprise Mercier d’Avesnes, ce cénotaphe a été inauguré le 25 juin 1922 sous la présidence de Daniel Vincent (député et ancien ministre), de Léon Pasqual (député) et de F. Leroy (sous-préfet). Le maire de Grand-Fayt était M. Delleaux. Le soir de l'inauguration, le monument a été illuminé. Toute la population s'est mobilisée pour son financement (souscriptions, dons). D'autre part, en 1924, une grille entourant le monument a été mise en place. Enfin, en 2003, une réfection de l'ensemble a été réalisée.
Le Kiosque à musique fut construit en 1881. Il est en hauteur pour gagner de la place et permettre aux gens de danser dessous. Il fait partie du petit patrimoine, nos anciens ont eu la bonne idée de ne pas le démonter. De notre kiosque, il ne restait que le fût et la plate-forme très endommagée. Le Conseil Municipal décide de le rénover. C'est l'agent technique aidé de membres du club des jeunes et de bénévoles qui ont réalisé ce beau travail. Un diplôme d'honneur a été remis à la municipalité par la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France à l'académie d'architecture de Paris.
L'église Saint-Pierre des Liens, présente la particularité rare d'avoir un narthex plus large que la nef.
Le narthex est une antichambre placée à l’avant de l’église et accueillant principalement les catéchumènes. Il caractérise habituellement les églises romanes.
On a tout lieu de supposer, en fonction de la date de construction de ce narthex, que son rôle ne fut pas d’être destiné aux catéchumènes, mais d’être en fait la salle de résistance qui ailleurs, était située dans les étages, souvent au dessus de la nef.
Le clocher, trapu, rappelle les clochers-donjons courants au XVIIème dans cette région et en Thiérache. Deux bas-côtés sont adjoints entre 1717 et 1723. L’église contient deux tableaux, remontant aux environs de la fin du XVIème, ou début du XVIIème : le martyre de saint Pierre à Grand-Fay, et saint Pierre délivré par un ange.
L'examen de l'édifice met en apparence plusieurs dates : - 1680 ou 1689 sur le devant du clocher, - 1694 sur un blason en pierre placé en hauteur sur la partie droite de transept, il représente les armes du pape, - 1716 sur le mur extérieur de la nef droite, - 1723 sur la nef gauche, - 1737 indique la date de la transformation du chœur. - 1757 sur l'écusson en pierre qui représentait les armoiries de l'abbaye de Maroilles situé à l'arrière de l'église. Cette pierre fut martelée par les habitants pendant la révolution de 1789 pour marquer leur rancœur envers l'abbaye de Maroilles qui prélevait "l'impôt". Plusieurs vestiges nous permettent d'affirmer que l'église était fortifiée. Sur le côté gauche du narthex, un escalier de pierre en colimaçon subsiste. Il en reste 33 marches qui permettent d'accéder au premier étage du clocher. Au niveau de la 10ème marche se situe une meurtrière, celle-ci est un signe de la fortification.
La mairie de Grand Fayt a été construite vers 1848, elle est pourvue d'une petite cloche et d'un balcon. Elle est bordée de la place verdoyante. Une pierre à quilles a été réinstallée au centre du village.
En 2009, le Conseil municipal décida la réhabilitation de l'ancien lavoir, lieu chargé d'histoire, en remplaçant les parties en ciment par de la pierre bleue. L'eau potable n'étant arrivée dans le village qu'en 1967, beaucoup d'habitants continuaient d'aller chercher l'eau à sa source, et l'on raconte qu'une demoiselle, souvent coiffée d'un superbe chapeau, venait tous les jours puiser son broc d'eau. C'était Simone Carlier, infirmière très dévouée que l'eau n'a pas rendue malade puisqu'elle est décédée à 101 ans. Voilà pourquoi, la fontaine inaugurée le 14 juillet 2011 porte le nom de "Fontaine de la Demoiselle".
NOTRE DAME DE BON SECOUR PRIEZ POUR NOUS CETTE CHAPELLE A ETE ERIGEE PAR FRANCOIS GLAUDENE L'AN MIL SIX CENT SEPTANTE ET UN ET A ETE RETABLI PAR CHARLE FRANCOIS GLAUDENE L'AN MIL SEPT CENT QUARANTE CINQ
Le Moulin de Grand Fayt
L’abbaye de Liessies possédait au XIIe siècle un moulin à Fayt. C’est donc un moulin déjà très ancien qui est représenté par des aquarelles au début du XVIIe siècle. La vantellerie est alors en bois. La façade principale porte encore les deux premiers chiffres 16 d’une reconstruction en brique sur fond de pierre calcaire. On ne sait à quelle époque la superbe vantellerie actuelle en pierre de taille a été construite. Le recensement de 1809 lui donne deux roues, ce qui est confirmé par divers articles de presse, en 1846 et 1849, qui le citent comme un moulin à deux tournants. Il a été réglementé par une ordonnance royale du 26 décembre 1836.
Dans son édition du 14 mars 1897, le journal l’Observateur d’Avesnes donne la publication de la création d’une nouvelle société enregistrée à Avesnes le 9 mars sous le nom de Société Anonyme de Laiterie l’Union de Grand Fayt, dont le siège se trouve au moulin. Elle avait pour but la création et l’exploitation d’une laiterie. Par une annonce du 6 mars 1898, la société cherche "un directeur de laiterie au courant de la comptabilité" et "un meunier ayant déjà servi dans un moulin". Annonce répétée 13 fois, mais le 5 mai, le meunier n’est pas encore trouvé ! Enfin le 16 octobre, une nouvelle annonce informe les cultivateurs que la laiterie se tient à leur disposition pour tout genre de mouture, etc, annonce répétée 25 fois ! En 1900, une turbine remplace les roues. Elle actionne des écrémeuses, des meules à farine et à mouture, et produit de l’électricité. On y fabrique des maroilles.
En 1962, c’est la cessation des activités et en 1967, une partie du bâtiment, déjà vidé de son matériel, s’écroule. Le moulin menace de tomber en ruine.
Il sera cependant sauvé : un horloger-bijoutier d’Aulnoye-Aymeries, amoureux des vieilles pierres, est séduit par l’édifice et son superbe site. Il l’achète en 1970, et aussitôt entame les travaux de déblaiement et de restauration. Jacques Contesse et son épouse, aidés de leurs parents et de tous leurs amis, vont consacrer tous leurs loisirs à cette tâche gigantesque, et redonner vie au moulin. Dans une première étape, la restauration de la maison d’habitation est achevée en 1982. Puis c’est au tour du moulin : toutes les vannes et les murs de rives, en pierre de taille, sont refaits, notamment un mur de 25 m de long, épais de 1,50 m et haut de 2,50 m est complètement démonté et reconstruit.
Le déversoir et bien d’autres parties du moulin doivent subir des opérations similaires. La rivière est désenvasée, de même que le débouché de la turbine, dont la vase a été enlevée à la pelle durant huit jours d’affilée par M.Contesse, seul, en septembre 1984. La turbine est débloquée, toutes les pièces sont examinées et une partie refaite par un collège technique. Pour cette opération, M. Contesse s’est transformé en scaphandrier. En 1985 et les années suivantes, c’est le bâtiment lui-même qui est remis en état. En 1988, l’ARAM décide d’inclure le moulin dans son programme régional et obtient une subvention de la Région. Elle permettra de rénover le mur de la façade principale, qui était enlaidi par un renfort de deux poutrelles en fer, et dont l’une des grosses poutres du plancher du 1e étage menaçait de s’effondrer. Grâce encore au travail personnel de ses propriétaires, le coût est diminué de moitié et le reste a servi à remettre de nouvelles boiseries à six fenêtres et deux portes. Mais M. Contesse hésite entre la turbine et la remise en place d’une roue. Les travaux au coursier permettent de retrouver l’emplacement de l’ancienne roue qui a précédé la turbine et succédé aux deux roues primitives. En 1996, il a l’occasion de récupérer une magnifique roue de type Poncelet qui correspond exactement aux dimensions du coursier. Avec l’aide d’Eric Vanleene, elle est démontée puis installée en 1998. C’est une superbe réalisation qui est inaugurée le 15 mai 1999. Mais 33 ans après son acquisition, les travaux se poursuivent… A la date du 6 janvier 2005 le moulin est inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
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