Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Ferrière la Grande, noms anciens : Ferrarias, 1033, Titre de Saint-André du Cateau, Miroeus I, 56. - Ferrerias, 1039, Chron. de Balderic L, 3, chap. 49. - Ferires, 1119, Cart. de l'égl. de Cambrai. - Ferrières,
1133, Titre de Saint-Aubert, Le Carp. Pr. II, 82. - Ferères, 1143, Petit cart. de Vaucelles. - Fereris, 1179, Cart. de l'égl. de Cambrai. - Ferires, 1180, Cart. de l'abb. d'Alne. - Frières,
1186, J. de G., ann. du Hain. XII, 339. - Ferrères, 1285, 1er cart. de Flandre. - Ferières, 1349, Pouillé du diocèse de Cambrai. - Friières, 1484, manusc. de la bib. de Valenc. - Ferières les Grandes, 1740, doc. typographique. - Ferrière. - Ferrière
la Grande, documents divers.
Monuments : Une découverte curieuse a été faite, en avril 1835, dans cette commune, à 200 pas environ au levant de l'établissement de hauts- fourneaux de M. Dumont : des ouvriers en creusant les fondemens d'une maison trouvèrent, à la profondeur de 4 à 5 pieds, trois squelettes humains, dont deux forment par leur position un angle droit, et le troisième placé un peu plus loin. Près d'un de ces squelettes et parallèlement à sa cuisse, se trouvait une espèce d'épée à deux tranchans, longue d'environ trois pieds et large de deux pouces et demi, autour de laquelle étaient rassemblés quelques petits objets en cuivre, tels que boucle, crochets, etc. , tous bien conservés et qui paraissent avoir appartenu à la garniture d'un ceinturon. On découvrit encore une espèce de coutelas ou de poignard, long d'un pied, une hache et les débris d'une dague triangulaire et d'une lame assez étroite. Ces derniers débris étaient tellement oxydés qu'on en reconnut difficilement la forme. L'épée elle même n'a paru redevable de sa conservation qu'à son épaisseur qui a dû être telle qu'elle ne pût être maniée que par un homme d'une force plus qu'ordinaire. M. Lebeau, docteur en médecine, à Maubeuge, qui eut occasion de voir les squelettes, trouva, par l'inspection d'un fémur conservé entier, que l'individu auquel il avait appartenu était d'une taille d'au moins cinq pieds huit pouces.
Deux pots d'une terre grisâtre et légère et ne contenant que de la terre, au dire des ouvriers, furent aussi trouvés au même endroit. L'un d'eux tomba en éclats sous le coup de la pioche ; l'autre, haut de sept pouces, très renflé vers le milieu et présentant trois pouces de diamètre à son orifice, fut retiré parfaitement intact. Ce pot, ainsi que les débris d'armes, a été recueilli par M. Bernardon, régisseur de l'établissement de M. Dumont.
Il est présumable que ces débris appartiennent à quelque chef romain qui aura été enterré en cet endroit. Malheureusement on n'a pu découvrir aucune trace de pierre tumulaire ou d'inscription. Peut-être quelque antiquaire habile pourra-t-il, à l'aide des objets conservés par M. Bernardon, reconnaître à quelle nation ils ont appartenu et vers quelle époque ils ont été placés dans la terre. Les Commentaires de César parlent de différens camps sur les bords de la Sambre ; quelques archéologues prétendent qu'un de ces camps aurait été établi à un endroit appelé Bois-de-la-Falize, situé entre Maubeuge et Rousies et à deux kilomètres de Ferrière la Grande. La découverte faite en 1835 pourrait fortifier cette opinion.
Faits historiques : Église donnée, en 1033, à l'abbaye de Saint-André du Câteau, par l'évêque de Cambrai, Gérard 1er.
En 1186, paroisse du décanat de Maubeuge.
Au XIIe siècle, Ferrière faisait partie de la terre de Beaumont.
Il fut, en 1336, apporté en dot par Jeanne de Beaumont à Louis de Châtillon, seigneur d'Avesnes. Il continua à dépendre de la seigneurie de Beaumont jusqu'en 1699, époque où il fut cédé par échange conclu à Lille, à la France, et compris dans la prévôté de Maubeuge. Au XVe siècle, les moines d'Hautmont étaient collateurs et décimateurs de l'église. Ils possédaient, dans le village, des fermes, des bois et des droits féodaux. En 1793, pendant le blocus de Maubeuge, Ferrière fut ruiné par les Autrichiens.
Ferrière la Grande a une population de 1161 habitans ; elle n'était que de 903 en 1822. Son territoire contient 982 hectares, dont 695 en terres labourables, 143 en prés, 9 en terrains plantés, 53 en bois, 45 en landes et marais, 6 en superficie de propriétés bâties, 25 en routes, chemins, et 6 en rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire consiste en toutes espèces de céréales, pommes de terre, lin, colza et betteraves. Sa culture principale est le blé blanc et l'avoine.
Ferrière la Grande est l'une des plus industrieuses du département, possède les usines de la manufacture d'armes de Maubeuge, les hauts-fourneaux de M. Dumont, des carrières de pierres de taille bleues d'une très belle et très bonne qualité ; des carrières de marbre de différentes nuances, 1 moulin à blé, 2 fours à chaux, 2 brasseries et des ateliers de quincaillerie et de ferronnerie.
Hameaux et lieux dits : La Machine. Le Haut-Fourneau. Le Laminoir. La Ferme de Raimont. Le Bonnier Saint Maur. La Ferme Boudiau. Le Surjeon. Le Berimont. Le Bois Casteau. Faurieux. Les Plaines de Banaurieux, de l'Agréable, du Radeau, du Farnival. La Fâche du Bray. Le Marais.
Le patron de la paroisse est Saint Amand, Evêque missionnaire, fondateur d’abbayes, apôtre de la Gaule-Belgique, né le 7 Mai 594 et mort le 6 Février 684. On ne connaît pas la date exacte de la construction de l’église, mais selon ses caractéristiques architecturales (disposition du chœur et des collatéraux, forme ogivale des fenêtres) elle est très ancienne. Divers historiens s’accordent pour penser qu’elle a été érigée vers l’an 1600 sur l’emplacement d’une première église. Il est en effet vraisemblable qu’une église, rudimentaire certes, ait été bâtie lorsque les moines de l’Abbaye d’Hautmont se sont installés à Ferrière au cours du VIème siècle.
En 1848, il est envisagé d’agrandir le bâtiment existant. L’agrandissement est réalisé par la construction d’un chœur et d’une sacristie. Les deux chapelles latérales qui tombent en ruines sont rebâties en 1851. En 1875, la commune prend en charge la réfection du clocher devenue urgente, mais l’année suivante, le 12 mars, une tempête cause des dégâts considérables au corps même de l’église et il faut restaurer la grande nef et reconstruire les deux nefs latérales en les élargissant.
Le 28 septembre 1902, a lieu l’inauguration des grandes orgues, fabriquées par la maison Anneesens d’Halluin (Nord). Elles se sont tues depuis une trentaine d’années en raison de travaux de réfection devenus indispensables et malgré un projet de restauration élaboré dans les années 1991/1992 qui n’a pas abouti à cause des exigences techniques imposées. Sous le ministère de l’abbé Minguez (1826-1842) l’église est dotée de deux cloches : la première, baptisée Carolyne-Ysabelle, en 1833, la seconde, Rosalie-Constance, en 1840. Ces deux cloches sont enlevées pour être fondues par les allemands en 1917. Elles sont remplacées par deux nouvelles cloches : Hélène-Elisa-Justine et Victorine-Joséphine-Amandine, baptisées le 16 juillet 1922. Une troisième cloche, Marie-Bernadette est installée en 1958, sous le ministère de l’abbé Fiévet. Pendant longtemps, le cimetière de Ferrière se trouvait, comme un peu partout, autour de l’église, entouré d’un mur en pierre bleue. On accédait à l’église et au cimetière par un portail en fer forgé qui se trouve actuellement à l’entrée du nouveau cimetière de Ferrière. Les chapelles de la Vierge et de Saint Amand possèdent des vitraux qui ne sont pas très anciens et n’ont pas une grande valeur artistique. L’église possède un joli chemin de croix dû à la générosité des paroissiens et de pieuses familles de Ferrière. Ces tableaux de peinture ont été brossés et ont été placés il y a environ vingt cinq ans. A l’origine, l’église était dotée d’une chaire en bois avec un seul escalier. En 1903, elle est remplacée par une magnifique chaire de chêne, de style gothique avec un double escalier, œuvre de Monsieur Camille Pionnier, ébéniste à Aulnoye. Elle est démontée en 1956 lors de la restauration de l’église. Une sirène d’alerte incendie est installée sur le toit de l’église au-dessus de la nef en 1951.
La voie verte est « une route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers » (code de la route). La vélo-route quant à elle, correspond à une voie continue et protégée de moyenne ou longue distance. Elle garantie aux cyclistes une continuité même dans les traversées de ville qui correspondent souvent aux points noirs dangereux. Souvent appelée « vélo-route et voie verte », elles sont aménagées en site propre en réutilisant d'anciennes voies : chemin de halage le long des canaux, voies de chemin de fer désaffectées et réaménagées ou encore chemins forestiers. Parcourues aussi bien pour le loisir, le sport que pour les déplacements quotidiens, elles ont un rôle à jouer dans les trajets domicile/travail. Dans l'Avesnois, deux voies vertes sont actuellement terminées. La première appelée « voie verte de l'Avesnois » emprunte le tracé d'une ancienne voie ferrée. Elle va de Ferrière la Grande à Trélon. Un prolongement est prévu afin de rejoindre la seconde voie verte appelée « Voie verte de la Sambre » allant de Hautmont à Jeumont en empruntant le chemin de hallage le long de la Sambre. Elle sera prochainement prolongée jusque la frontière pour se connecter au réseau belge.
Le couvent des dominicaines a été construit en 1933 par les architectes Jean et Henri Lafitte, en collaboration avec l'architecte des bâtiments civils Louis Allix. L'édifice est consacré en décembre 1934. Il sera aménagé en maison de repos à la fin des années 90. Les plans et la maquette reproduits dans la seule source existante - la revue La Construction Moderne - indiquent que l'édifice a été conçu selon un plan carré où la chapelle, faisant également office d'église paroissiale, est implantée perpendiculairement au centre de l'aile sud, afin d'être accessible aux fidèles depuis la rue. Nous ignorons si les ailes est et nord - abritant les services de la clôture - et le cloître ont été réalisés ; les photos anciennes ne montrent que l'aile sud, un couloir et une chapelle qui sont les éléments existant aujourd'hui. L'aile ouest, qui abritait les salles hors clôture, a été transformée. L'ensemble est en brique, partiellement enduite. Le béton a été utilisé pour les planchers et la charpente de la chapelle. Celle-ci de plan rectangulaire et à vaisseau unique, communique avec un sanctuaire qui était commun avec le choeur des soeurs au moment de la construction et condamné aujourd'hui. La charpente en béton est recouverte de caissons triangulaires. Cette disposition est semblable à celle utilisée par les architectes Lafitte à la salle des fêtes de Houdain-lez-Bavay (59). Le décor peint du choeur et du sanctuaire a disparu.
Grande bâtisse datant de l'épopée industrielle du 19ème siècle, le château Miroux, est un témoin de la prospérité et de la sensibilité esthétique du patronat de l'époque. Une véranda remarquable est accolée à la demeure. Les détails architecturaux sont travaillés et variés : clochers, épis de faîtage, corbeau, frontons, lucarnes...
Ci-contre
Cette chapelle est appelée Notre Dame de Bon Vouloir de la Grand Rue et est située en haut de la rue Roger Salengro. Au dessus de la porte, on peut lire l’inscription « plo zeLo DoMInoe ConseCrant » : « Notre Dame de Bon Vouloir, priez pour nous ». Voici le sens du texte latin : les habitants, par un zèle pieux consacrent cette chapelle à leur souveraine.
Ce texte latin constitue un chronogramme, ce qui signifie que les lettres qu’il renferme, formant chiffres romains, indiquent la date de la construction de la chapelle. C’est donc en 1752 que la chapelle Notre Dame de Bon Vouloir a été érigée.
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